Le faux cambriolage.

Daphné de Saint-Sauveur habite un vénérable château situé en plein coeur de la campagne normande. Elle possède une magnifique collection de pierres précieuses héritées de ses ancêtres. Malheureusement, sa demeure tombe en ruine et le coût des travaux pour la remettre en état s’élève à plus d’un million d’euros.
Un soir, elle décide de faire croire à la police qu’un cambrioleur est entré chez elle et lui a volé tous ses bijoux. Elle espère ainsi se faire rembourser le vol par les assurances et conserver ses joyaux pour les vendre ensuite en secret. Double bénéfice pour la baronne !
Avec des gants, pour ne pas laisser d’empreintes, elle force son coffre-fort à l’aide d’un pied-de-biche, éparpille les quelques papiers qui s’y trouvent et vide son coffret à bijoux. Elle se dirige ensuite vers la fenêtre de la salle à manger, brise une des vitres et s’assure que les morceaux de verre soient bien visibles sur la terrasse. Une fois sa mise en scène accomplie, elle laisse la fenêtre ouverte et monte dans les combles du château cacher ses pierres précieuses dans le double fond d’une vieille malle.
Revenue dans le salon, elle enlève sa paire de gants, la fait brûler dans la cheminée puis s’assomme elle-même en se frappant la tête contre le pilier en chêne de l’escalier.
Le lendemain, quand l’inspecteur Lafouine vient faire les premières constatations, tout porte à croire que la baronne a bien été attaquée. Le coffre est forcé, la vitre brisée, la fenêtre ouverte, le pied-de-biche est abandonné sur le tapis et Daphné de Saint-Sauveur peut même montrer la belle bosse qu’elle a sur le front.
La compagnie d’assurances, qui a envoyé un expert, est bien obligée de constater le vol. Déjà, on évalue les pertes et l’on se prépare à faire un gros chèque à la baronne. Pendant que celle-ci discute avec l’expert, l’inspecteur Lafouine refait une dernière fois le tour du salon. Tout à coup, un détail lui revient en mémoire. Il se retourne, au moment même où l’expert va mettre sa signature au bas du chèque, et dit : " Arrêtez tout ! Il n’y a pas eu de cambriolage ici ". Il ajoute en regardant Daphné de Saint- Sauveur droit dans les yeux : " C’est une mise en scène et vous en êtes l’auteur ! ".


Quel détail a permis à l’inspecteur de confondre Daphné de Saint-Sauveur ?
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